La peur de maigrir
Ce soir je n'étais pas bien. C'est l'inconvénient des gens dépressifs, un jour tout est rose, et le lendemain rien ne va sans que l'on sache forcément en déterminer la cause.
Aujourd'hui, rien de spécial à signaler dans la journée, sinon que mon repas de ce midi ne m'a pas plu, j'ai eu l'impression que mon ventre allait exploser tellement j'ai mangé de mon melange ratatouille/riz et pourtant c'était fade donc je n'avais aucunement l'impression d'être "rassasiée".
En rentrant du travail, passage supermarché, pari risqué puisque c'est mon heure favorite pour acheter gateaux sucreries etc... mais passage obligé puisque plus de croquettes pour ma chienne ... Et là bon ca a été j'ai réussi à ne pas craquer.
Tout parait idyllique en somme, repas équilibré, pas d'envie de grignottage...
Et pourtant en rentrant chez moi crise d'angoisse, je commence à penser de plus en plus à la nourriture, au chocolat, à ces moments forts sympathiques (sur le moment du moins) que je passais en tête à tête avec ma télé et mes paquets de gâteaux...
Là je commence à me dire qu'il y a un truc qui va pas. Qu'à cela ne tienne, je vais me bouger, faire un peu de sport ça ira mieux après... Oui mais voilà j'arrive pas à décoller du PC, j'ai toujours un petit truc à faire et les minutes passent...5...10...15...20 bon il est deja 19h30, une heure que je suis rentrée et j'ai toujours rien fait. Bon mais maintenant je me dis si je commence le sport de suite j'en ai pour au moins une heure, et ma chienne n'arrête pas de me tourner autours parcequ'elle a vu personne de la journée et qu'elle trouverait ça sympa que je m'occupe d'elle... Donc moi je suis tiraillée entre la culpabilité de m'occuper de moi ou de la sortir... et puis quelque part ça m'arrange de m'occuper d'elle, parce que finalement ca fait deja 1 heure que j'essaie d'eviter de me mettre au sport...
Bon c'est parti pour une balade.... et là je me dis tant que je suis dehors je me promene loin des tentations, c'est l'occasion de réfléchir... pourquoi ces angoisses qui resurgissent... l'impression de ne rien faire comme il faut... la culpabilité... Bref, je sens bien que j'ai peur , mais peur de quoi?
Et c'est là que ça remonte, cette petite idée qui avait déjà germé en moi plusieurs fois à l'occasion d'autres régimes....
L'esprit humain est tordu! Moi, sarah, je veux maigrir. Oui mais le problème c'est que si j'ai pris ces 30 kilos, ce n'est pas par pure gourmandise ou faignantise.... non les causes sont bien plus profondes que ça et bien plus psychiques que physiques.
J'ai pris ces kilos pour me forger ma propre carapace de protection.... comme une barrière, une rembarde qui me protègerait du monde extérieur.
Alors perdre ces kilos ça ne signifie pas simplement décrocher de mes mauvaises habitudes alimentaires, de mon "addiction". Non, il s'agit de reconnaître que depuis des années la nourriture est un substitut pour quelque chose dont je manque profondément, l'affection. Le pourquoi du comment j'en suis arrivée là ne nous interessera pas ce soir.
Ce qui est important pour moi c'est de me souvenir des paroles bienveillantes de mon psy : je ne compenserai jamais ce manque d'affection. JAMAIS.
Dés lors la nourriture ne doit plus constituer une compensation. Et ne doit plus non plus à me servir pour me cacher des autres, et me protéger du monde extérieur. Et oui car cette carapace marche dans les deux sens, c'est ça qui me faisant autant de bien: elle me permettait de me cacher derrière un physique "ingrat" "repoussant" afin qu'on ne s'interesse pas de trop près à moi, et cacher aux autres à quel point je n'ai pas confiance en moi. Puisqu'enfin, si les gens voyaient vraiment qui je suis, je ne pourrais pas leur plaire.... (dixit moi même il y a quelque mois de cela).
Pour en finir avec ces explications que vous trouvez peut etre tirés par les cheveux: aujourd'hui j'affronte mon pire ennemi: moi même. Mon conscient veut sortir de ce corps qu'il ne reconnait pas, mais mon inconscient a trop peur de sortir au grand jour et aimerait beaucoup garder sa coquille...
D'où cette peur de maigrir, peur de perdre ce qui me protège.
Donc comme à chaque fois que je commence à perdre du poids... les tentations, les crises, les envies, les pulsions, me paraissent dix fois plus fortes qu'avant....
Pour en finir sur cette journée, je suis passée du stade "au lieu de diner je mange une montagne de glace banane chocolat fondu" à "deux tranche de pain d'epice grillé beurrées après la salade du soir". Certes j'ai dépassé mon quota de point, mais j'ai vaincu ma pulsion. Pour ce soir.
Et pour rebondir sur un sujet abordé aujourd'hui avec une amie blogueuse régimeuse , la routine et les habitudes qui se mettent en place pendant le régime sont très importantes.... Un simple grain de sel dans mon quotidien me perturbe plus que de raison. Je ne sais plus par quoi commencer. Là il s'agit d'un truc tout bête, je dois intégrer ma chienne dans mon emploi du temps qui était très bien rodé avant son retour à la maison. J'ai peur que si je la sors dés que je rentre le soir je n'aurais plus envie d ebouger ensuite.... et si je la sors après elle me tourne autours en esperant que je la remarque et moi dans tout ca je me sens juste coupable, d'un coté de pas assez bien m'occuper d'elle et de l'autre d'être nulle quand il s'agit de se tenir à un programme de sport et de régime....